Une question de perception

Quelles images vous viennent en tête à l’évocation du mot Normandie ? Ces jolies et longues plages normandes ? Ces falaises de craie blanche ? Ces magnifiques maisons à colombage ? Son héritage culturel ? Cette gastronomie riche et savoureuse ?

J’ai une préférence pour le côté nature de cette belle région. Ah ! la Normandie et ses beaux reliefs du pays de Caux qui ne cessent de me laisser rêveuse. Ses collines, ses vallées, ses prés et prairies à perte de vue, ses haies, ses platanes, chênes et peupliers qui bordent les routes de notre campagne française et cette riche végétation changeante au gré des saisons que nous croisons et découvrons lors de nos promenades.

En ce dimanche de mars, je comptais profiter de ce week-end bien mérité ! Je m’étais habillée chaudement, remplis les poches de quelques douceurs et je me trouvais fin prête à apprécier pleinement cette balade en famille dans les champs et prés avoisinants. Mon plaisir était d’autant plus intense et inhabituel car je vis toute l’année en région parisienne dans une ville des plus bétonnée.

Chacun marche à son rythme, discute de choses et d’autres, raconte des anecdotes, sifflote, chantonne le dernier air à la mode. Les enfants courent puis s’arrêtent brusquement pour ramasser quelques brindilles, un marron, un gland ou une fleur naissante et repartent vers de nouveaux centres d’intérêts.

Subitement, ma fille toute émerveillée m’interpelle et me demande de la suivre car elle vient de voir un incroyable baobab. Un baobab ? Mais nous ne sommes pas en Afrique et je doute qu’il y en ait en France ! Il est vrai que notre dernier voyage au Sénégal nous a tous fasciné mais bon quand même ! Ça se reconnait un baobab ! Elle m’affirme que cet arbre est tellement énorme qu’elle ne peut même pas l’entourer et que ses branches ressemblent à des bras de géant.

Arrivée devant cet arbre majestueux, je reste sans voix tellement il semble vivant ! Ce n’est évidemment pas un baobab mais j’avoue qu’il m’impressionne par la taille de son tronc, sa forme si particulière, ses branches infiniment longues, sa bouche béante et ses yeux ronds profonds comme effrayés en me voyant ou peut-être simplement surpris de voir un randonneur passer par là ! On dirait un être humain qui essaye de nous avertir de quelque chose mais dont le son de sa voix n’arrive à se faire entendre. Il me fait par ailleurs penser à ce célèbre tableau de Munch intitulé le cri.

Pendant que je suis toute à ma contemplation, ma fille enjouée a pris possession de son nouveau terrain de jeu et est en train d’escalader cet arbre fantastique à ses yeux, avec sa porte, ses petites fenêtres, ses racines en forme de marches et ses branches qui montent tellement haut comme des échelles qui permettent de toucher le ciel et se poser sur un nuage moelleux.

Nous reviendrons aux prochaines vacances à moins que d’ici là ce monstre centenaire ne soit venu hanter nos nuits où plutôt devrais-je dire mes nuits !

 

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